La dette publique française est un enjeu central des politiques économiques et budgétaires. Tantôt perçue comme un levier d’investissement nécessaire, tantôt redoutée comme un fardeau compromettant l’avenir, elle cristallise les débats entre croissance et rigueur budgétaire. Son évolution au fil des décennies témoigne des choix stratégiques opérés par l’État pour financer ses missions essentielles, notamment en temps de crise.
Aujourd’hui, l’endettement de la France atteint des niveaux historiquement élevés, soulevant des questions cruciales sur sa soutenabilité à long terme. Si les taux bas ont longtemps permis de contenir le coût de la dette, la remontée des taux d’intérêt, conjuguée aux exigences européennes et aux besoins d’investissement dans la transition écologique et numérique, impose de repenser la gestion des finances publiques.
Face à ces défis, plusieurs options s’offrent aux décideurs : réduction des déficits par la maîtrise des dépenses, hausse des recettes fiscales, stimulation de la croissance ou réforme des règles budgétaires au niveau européen. Mais au-delà des choix techniques, la question fondamentale demeure : quel rôle voulons-nous donner à la dette publique ? Doit-elle être perçue comme une contrainte à réduire à tout prix ou comme un outil stratégique au service du développement et de la solidarité nationale ?
Azedine Ouzidane